Contexte du mot BLAGUE dans le corpus Goncourt « extraits de la base FRANTEXT »
CHARLES DEMAILLY, 1860
Résultat 1 Pages 12-13 /
Vif, âpre, nerveux, rodomont, tourmenté de ce reste de sang espagnol qu' ont gardé la *Franche-*Comté et les *Vosges, l' esprit de ce garçon s' était fait du premier jour à cette vie de tapage, à cette langue de cliquetis, à ce monde où la BLAGUE, avec la liberté d' une fille et l' air d' une bonne fille, promène de l' un à l' autre, sur l' aile de la riposte, la caresse de la bête fauve qui lèche jusqu' au sang. Une fois la main faite, emporté par sa nature, *Nachette poussa le jeu à outrance, démoucheta ses plaisanteries et tâta les épidermes avec des brutalités, comme s' il eût voulu toucher dans chacun le fond de sa patience et le point de sa sensibilité, reconnaître les forts et monter sur les faibles. Sous cette brutalité de la BLAGUE parlée ou écrite, du verbe ou de la copie, de l' homme même et de son geste, il y avait les bourrasques et les sautes d' humeur d' un caractère inquiet, mécontent, chagrin, les mille tiraillements des susceptibilités et des caprices, les exigences et les ennuis d' une nature de courtisane. Irrité du moindre obstacle, jeté hors de lui-même par les contrariétés journalières de la vie, entrant dans de folles colères contre les garçons de café, les hommes, les chevaux de fiacres, l' amour tout fait, montrant le poing au ciel et à la terre, à *Dieu et à son portier, *Nachette était un de ces malheureux qui s' élancent aux choses et en prennent rageusement possession, sans que cette possession leur donne le contentement et la satisfaction.
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Résultat 2 Pages 50-51
-oui, -fit *Nachette, -quelque chose qui n' arrive pas souvent : l' avenir ! -mais, changeant de ton à la vue d' un jeune homme qui redescendait l' escalier, et prenant sa voix de BLAGUE : -te voilà, toi ! -je viens de chez toi, -fit l' apostrophé.
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Résultat 3 Page 110
Je te trouve du nerf, du montant, quelque chose qui fouette le lecteur, des idées... ça ne court pas les rues, ni le scandale, les idées ! ... et de la jeunesse, et tout... du talent, là, sans BLAGUE... je ne vois que toi pour lancer un journal... ce n' est pas des casse-cou comme *Nachette... tu es l' homme qu' il me faut, quoi ! Comprends-tu ?
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Résultat 4 Pages 148-149
Le mensonge est partout, partout ! On a été obligé d' inventer pour lui un nom poli : la BLAGUE , un euphémisme ! Partout, dans la statistique, dans la science... et notre seule comédie de moeurs s' appelle les saltimbanques !
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Résultat 5 Page 198
Et *La *Crécy se penchant sur l' ex-empereur du *Brésil : -ces messieurs vont dire des bêtises... mais ne les écoute pas, *Bibi, c' est de la BLAGUE ! -la femme, -dit *Bressoré... ... !
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Résultat 6 Pages 206-207
*Charles y rencontra ce qu' on y rencontre toujours : une atmosphère de flâne , une flâne majestueuse et qui avait la sérénité du travail, un far niente sans remords et sans conscience, la paresse assise sur la fumée des pipes ou bercée dans un numéro du tintamarre , le gros rire et la plus fine licence de l' esprit, un véritable lundi du pinceau, une griserie de jeux de mots, d' enfantillages, de pantomimes, d' imitations d' acteurs, d' animaux ou de religions, d' exercices acrobatiques et de coups de pied partout ; tous les tapages de la gaminerie et de la BLAGUE parisienne autour des couleurs et des fioles enchantées qui tiennent le soleil et la chair ; des heures fuyantes, légères et sans durée, comme des heures de comédie ;
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Résultat 7 Page 361
Resté seul avec *Puisignieux, *Couturat le promena dans la forêt ; et là, dans les bois, dans cette atmosphère mystérieuse et tendre, dans cet air qui ouvre le coeur et dénoue l' âme, profitant de toutes les émotions du lieu et de la circonstance, *Couturat, prenant la voix et le ton d' un homme prêt à mourir, et qui se confesse à un ami, dépouilla tout à coup sa BLAGUE, sa moquerie, le *Couturat que *Puisignieux connaissait. Il eut des notes caressantes et d' une douceur triste ;
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Résultat 8 Page 363
(…)-dit *Montbaillard en lui donnant un coup de poing amical, -tu verras quand tu auras passé quarante ans dans ce vilain gueux de *Paris... j' aspire à la vieillesse d' *Odry : mourir à *Courbevoie... j' en ai assez de me casser la tête... et de toute la boutique ! Toutes ces machines-là... et puis la casse, des duels ou la prison... c' est gentil quand on est jeune... mais vois-tu, au fond, cette vie-là... c' est de la BLAGUE ! -tiens !
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Résultat 9 Page 377
. *Couturat, qui le surveillait de l' oeil, jouait négligemment avec une règle de fer. *Nachette reprit en domptant sa voix : -tu ne veux donc pas qu' on BLAGUE ce cher *Demailly ? ... je n' y tiens pas, moi, si ça te fait mal... moi ?